LA FISSURE

Dans une volonté de réappropriation de mes émotions intimes, j’ai choisi de partir à la rencontre d’un lieu oublié où se reflèterait ma propre solitude.
Dans cette quête personnelle, je suis parti avec Holga, cet appareil en plastique, moyen format, sans aucune possibilité de réglages, ou de contrôle de l’image, laissant derrière moi la technique pour que ne subsiste que l’essentiel.
Ce cheminement, long, répétitif, je me le suis imposé pendant des jours, des semaines, des mois. Après les premières craintes, l’appréhension du lieu, est venu le temps de la résonance entre lui et moi. Les sensations, le questionnement, m’ont ramené un peu plus vers celui que j’étais. Dans cette réflexion incontrôlée, il y a eu ce que peut-être j’étais venu chercher : un relâchement émotionnel. Je donne à voir cette mise en danger, dans une temporalité où mes certitudes et mes évidences se sont pliées et dépliées face au vide visible et invisible.
 
"Il y a une fissure en toute chose. C'est ainsi qu'entre la lumière." Léonard Cohen, Hymne.